Elaphe radiata

 

Par Alexandre Bonaccorso albonac@oreka com

 

Elaphe radiata est une des couleuvres asiatiques les plus fréquemment importées et de ce fait assez régulièrement proposée en animalerie. Il y a cependant de plus en plus d’individus nés en captivité qu’il est infiniment préférable d’acquérir, car il s’agit d’une espèce particulièrement parasitée et qui arrive de loin, souvent en piteux état. Ne cautionnons donc pas les prélèvements, chaque fois que cela est possible !

Le tempérament " asiatique " de cette élaphe est à connaître avant l’achat : timide de nature, elle réagit souvent avec une grande vivacité, gonflant le cou verticalement, soufflant, appréciant peu les manipulations. Avis donc à ceux qui aiment manipuler leurs animaux.

 

Origine : distribution très large et ininterrompue, des contreforts de l’Himalaya à l’ouest jusque dans les plaines du sud de la Chine à l’est, et vers le sud jusque dans l’île de Java. L’espèce est particulièrement abondante dans l’est de la Birmanie et en Thaïlande.

 

Description : Couleuvre de taille respectable, en moyenne 150 à 180 cm, mais d’aspect élancé. Section du corps plus haute que large. Coloration de fond variable en fonction de l’origine géographique, principalement brune, mais parfois assez claire, presque jaune. Les motifs sont relativement constants : 2 bandes sombres larges et 2 autres plus étroites qui s’étendent du cou à mi-corps, la partie postérieure étant sans motifs. 3 bandes sombres étroites rayonnent autour des yeux (d’où le nom de l’animal), une dernière forme une sorte de collier.

Une photo viendra peut-être compléter le texte !

 

Habitat, mœurs en Nature : E. radiata fréquente des biotopes très variés au vu de son aire de répartition : plaines côtières et jusqu’à 1400 m en régions montagneuses. Son biotope de prédilection semble être la proximité immédiate des forêts tropicales, plantations,… On la rencontre souvent en période de moussons, beaucoup plus rarement pendant la saison sèche où elle semble préférer restée terrée dans un refuge ou chasser à la nuit tombante.

Sa nourriture dans la nature consiste principalement en rongeurs et autres petits mammifères, dont chauves-souris, écureuils… En effet, bien que plutôt terrestre, elle grimpe avec une aisance remarquable.

Il n’y a pas de véritable saison de reproduction, celle-ci pouvant se dérouler toute l’année. Plusieurs pontes peuvent même être déposées selon les zones, jusqu’à 4 par an dans l’extrême sud lorsque les conditions sont particulièrement favorables. Une ponte comporte en général 5 à 15 œufs, rarement plus de 20. L’éclosion a lieu au bout de 2,5 à 3 mois, les jeunes ayant une coloration similaire à celle de leurs parents.

 

Terrarium : Il devra être spacieux pour cette espèce timide qui doit pouvoir se cacher : au moins 1 m de longueur, grande profondeur pour le bien-être de l’animal.

La hauteur sera moyenne (espèce terrestre à semi arboricole). Il sera équipé de cachettes et de branches. Une plante artificielle facilement lavable pourra donner une touche de verdure et servira de supports aux pulvérisations d’eau régulières.

Température : 25 à 29°C durant le jour, légère baisse la nuit (facultative). Il est par contre important de ne pas surchauffer.

Hygrométrie : importante, de l’ordre de 75 à 90 %, obtenue par des pulvérisations journalières. Un bassin doit naturellement être laissé à disposition.

Luminosité : E. radiata craint une luminosité trop importante, à l’instar d’autres couleuvres (E. taeniura par exemple) habitant les sous-bois des forêts tropicales. Les animaux réagissent alors avec une agressivité accrue.

Nourriture : jeunes rats et souris de taille adaptée qu’il est préférable d’assommer avant présentation, sauf si les serpents s’en désintéressent ce qui peut arriver. Les E. radiata sont de grosses mangeuses.

Il est important de nourrir les animaux dans des terrariums séparés car ils deviennent particulièrement agressifs à ce moment là et pourraient se blesser.

Reproduction : Elle ne pose pas de problèmes majeurs et peut se dérouler plusieurs fois par an, 2 pontes n’étant pas rares. Certains éleveurs préconisent une période de " mise en repos " d’1 à 2 mois, les serpents étant maintenus dans une pénombre plus importante et la température étant diminuée aux alentours de 18-20°C, avant de revenir à des conditions optimales. Mais ceci ne semble pas indispensable.

Après 2 à 2, 5 mois de " gestation ", les œufs seront placés en incubateur à 27-29°C et 95-100 % d’humidité, l’incubation durant 70 à 95 j, donc un peu plus longue que pour les Elaphes nord-américaines. Les jeunes nés en captivité ne posent en général pas de problème et se nourrissent très vite de souriceaux nouveau-nés.

Enfin, il est nécessaire de séparer les individus de stades intermédiaires (70 cm-1m) susceptibles de s’accoupler trop tôt, ce qui pourrait avoir des conséquences néfastes pour la santé de la femelle (œufs non fécondés, rétention, trouble de croissance…).

C’est une règle générale chez beaucoup de reptiles, et particulièrement chez cette espèce encline à se reproduire sans hibernation.

 

 

Pour en savoir plus :  "A Monograph of the Colubrid Snakes of the Genus Elaphe Fitzinger" par Klaus-Dieter Shultz